L'Amour retrouvé (PV: Eros)

▪ Lumière ▪ Messages : 7 Date d'inscription : 10/11/2009

La douce Psyché erre inlassablement dans cette nouvelle Grèce à la recherche de son amour perdu. Depuis plusieurs jours déjà et sans repos elle l'appelle de ses pensées, l'espérant assez proche pour l'entendre et la rejoindre. En plus du désespoir qui la ronge à le savoir si loin, la jeune déesse souffre de ce monde si cruel. Empathique, elle sent autour d'elle le manque de croyance de ses gens et surtout, le manque d'amour en leur coeur. Eprise aussi bien du dieu de l'Amour que de l'Amour lui-même, Psyché sent couler sur ses joues quelques larmes. Mais elle continue son chemin, continuant ses appels sans fins, interrogeant jusqu'aux étoiles qui ne savent comment les réunir. La belle, à l'abris de tout regard, finit par étendre ses ailes de papillon dans la nuit. Doucement la lumière de la lune s'y réfléchit en de douces couleurs d'argent, propre au voile nocturne.

Psyché la naïve s'élance dans les airs, fermant les yeux afin de sentir au mieux le vent caressant son visage et séchant ses larmes. Arrivée à un certain sommet, ses yeux s'ouvrent à nouveau et elle regarde de si haut les villes illuminées. Spectacle magique qui s'étend sous son regard, elle se promet de tout gardé en mémoire. Son coeur encore peiné par l'absence du pouvoir si grand de la passion amoureuse, elle se promet d'y remédier avec l'aide de son bien aimé. Alors elle voit Eros et ses flèches remédiant à la noirceur de leurs vies mortelles afin d'y apporter les couleurs du bonheur.

Un sourire illumine enfin son visage, les étoiles lui conseillant de se mettre en route et de retourner à ce rocher antique encore debout au milieu des flots. Psyché prend son envole au-delà de la mer et aperçoit enfin ce rocher mythique. Elle s'y pose, épuisée et y attend son Eros. Les jours passent à nouveau mais elle refuse de bouger et attend, tout comme elle avait attendu la venue de son époux des siècles plus tôt. Bientôt la fatigue la gagne et elle s'endort de son corps élancée. Ses ailes dépliées sous son corps renvoie la lumière du couchant dans les cieux entiers, donnant aux nuages si gris une teinte d'or pure. Ses cheveux blonds dont quelques mèches sont bouclées entoure son visage divin, aussi parfait que celui d'autrefois et le pays des rêves la gagne.

Ses rêves l'emportent dans le passé, dans ce palais d'or, d'argent et de marbre blanc. Psyché se voit avancer dans l'herbe verte recouvrant le sol encore fraîche de rosée et pénètre dans sa demeure, avançant dans la brume matinale. Elle passe à côté de la fontaine si profonde où elle pouvait se baigner et entre dans le palais de l'Amour. Elle longe un long couloir dont les murs d'or sont entourées de roses rouges et trouve enfin la chambre nuptiale. Refermant la porte derrière elle, la déesse voit son dieu étendu sur leurs draps, les yeux fermés. Alors elle s'avance en silence et s'étend à ses côtés, admirant encore la beauté du fils d'Aphrodite. Ce dernier ouvre doucement les yeux et leur sourire réchauffent le coeur de la belle qui se voit offrir un doux et tendre baiser.

Invité

Il est horrible de se retrouver dans un lieu qu'on ne connait plus, sans plus aucun repère, un monde qu'on a cru connaître un jour, mais qui finalement, révèle un tout autre aspect lorsqu'on se penche un peu plus sur son cas. Situation horrible, mais supportable lorsqu'on a un soutien, lorsqu'on a une épaule sur laquelle s'appuyer en cas de doute, un corps contre lequel se coller dans le froid, une âme avec laquelle on peut parler pour faire part de nos craintes et de nos peurs. Or, que se passe-t-il lorsque le seul repère d'une existence entière se voit éloigné, et se retrouve perdu dans ce même monde ? Eros faisait partie de cette dernière catégorie. Il s'était réveillé dans un lieu inconnu, ce qui le perturba déjà un tant soit peu. Ce mal être, il comptait bien en faire part à son autre, à son amour, à celle pour qui il donnerait tout, à sa Psyché. Le Dieu de l'Amour se releva alors, entreprenant de chercher sa belle, il regarda de part et d'autre sans la trouver nulle part. Sagement, plein d'un optimisme nouveau, il resta plusieurs heures à l'endroit même où il s'était éveillé, attendant l'éventuel retour de sa belle.

La nuit tomba, et Psyché ne revint pas à ses côtés, le jour se leva et la douce n'avait toujours pas rejoint son amant, de nouveau la nuit tomba et enfin, Eros se décida à réagir. L'implorant de répondre à ses pensées, il n'eut de cesse d'user de la télépathie pour tenter d'établir un contact, aussi minime soit-il, avec la femme possédant son cœur. Rien y fit. Plein de bonne volonté, le jeune Dieu avait songé que peut-être, la douce s'était réveillée avant lui, et avait été faire quelque balade dans les environs. Toutefois, la balade se prolongea, si bien que jamais Psyché ne revint. Or c'était illogique, impossible, elle ne pouvait pas rester si longtemps éloignée de lui comme lui ne pouvait se soustraire à sa présence. Désespéré de ne ressentir aucun appel, Eros s'adressa aux étoiles qui n'eurent aucune réponse à lui donner. Peiné, infiniment désespéré de ne plus avoir sa belle à ses côtés, une rage insoupçonnable l'anima. Les ailes du Dieu s'ouvrirent violemment dans son dos, déchirant par deux endroits différents la veste qu'il portait, et il s'envola rapidement dans les airs. Plus rien n'avait d'importance : les bourrasques s'engouffrant dans ses ailes, le vent fouettant son visage, malmenant ses cheveux au point que le ruban noir qui les reliait se vit arraché violemment, virevoltant dans les airs comme animé d'une volonté propre, refusant de se laisser tomber, puis abandonnant rapidement et dégringolant dans les airs pour aller se poser à la surface d'une eau ténébreuse, qui semblait calme en apparence.

Eros ne saurait trop dire combien de temps il avait volé avec pareille fougue, animé par un Amour brûlant, par une passion dévorante, par un pouvoir puisant dans des ressources infinies. Son front était barré d'un trait sévère naissant d'un froncement de sourcils, il fixait l'horizon sans se fatiguer, pourtant le désespoir le foudroya en plein vol, l'obligeant à ralentir l'allure pour devenir plus prudent. Exténué, à bout de force, il approcha des côtes d'un pays qu'il ne connaissait que trop bien, c'est alors qu'une idée lui vint à l'esprit, un idée qu'il se maudit de ne pas avoir trouvé immédiatement. Réunissant ses dernières forces, le Dieu s'élança rapidement vers un rocher qu'il connaissait, un rocher qui lui avait permis de trouver sa compagne, celui qui avait eu la bonté de la préserver quelques temps d'un démon affamé. Ses ailes fendaient l'air, les membres du jeune Dieu le tiraillaient mais il n'y faisait plus attention, s'il y avait un endroit où il pouvait trouver Psyché, ce serait bien là. Alors qu'il approchait du dit-lieu, Eros pouvait voir des reflets dorés imprégner les nuages, telle une aurore aux allures sublimes, trahissant une cachette recelant un trésor à la valeur insoupçonnée.

Le jeune Dieu se posa alors sur le rocher qui, une fois encore, n'avait su le décevoir. Sa belle était posée là, allongée de tout son long, ses ailes encore déployées alors qu'elle semblait dormir, empreint aux songes les plus doux. Sans doute l'avait-elle cherché longuement pour se retrouver dans un pareil état. Alors que quelques gouttes de pluie s'échappaient de la masse nuageuse, les reflets dorés cessèrent car doucement, Eros couvrait le corps de son amante du sien, la protégeant d'un froid ravageur, la protégeant de la pluie naissante. Ses ailes d'ange la couvrirent à leur tour, la protégeant du vent également. Le jeune Dieu se contentait d'observer sa Psyché, il l'avait retrouvé, son cœur ne s'en portait que mieux, il était soulagé de voir qu'elle allait bien - si ce n'est une grande fatigue. Alors que les cheveux blonds de Eros glissaient par-dessus son épaule, excessivement doucement, plein d'une tendresse retrouvée, ses lèvres se posaient sur celles de sa bien-aimée, que déjà, il ne voulait plus quitter.

▪ Lumière ▪ Messages : 7 Date d'inscription : 10/11/2009

La douce Psyché, perdue dans ce rêve fabuleux goûtait à nouveau aux lèvres de son amant. Elle sentait son coeur bondir de joie et s'illuminer à ce si doux contact. Depuis le temps qu'elle n'avait pu le reproduire! Leur premier baiser depuis pratiquement deux mille ans. Comme les autres dieux ils s'étaient endormis dans les cieux et leur réveil n'avait en rien pu combler leur joie, le conseil étant de premier ordre, elle ne put qu'être à ses côtés et le frôler de temps à autres. Dès leur arrivée sur Terre ils avaient perdus contacts et elle le retrouvait là, à présent, dans ce rêve où elle se sentait si bien, loin de tout, loin du monde qui dégénérait. Elle savait qu'elle rêvait mais comment ne pas se laisser transporter dans cette illusion sublime quand il y avait le Dieu de l'Amour, son éternel Eros. Fatiguée de l'avoir tant cherché sans le trouver et de sa course effrénée dans les cieux, assaillie par le froid et la solitude dans un monde qu'elle ne connaissait plus, Psyché laissait son coeur s'envoler dans les bras de son doux mari même s'il ne s'agissait là que d'un rêve. Elle le savait, oui elle savait qu'elle avait pénétré dans le monde des songes mais comment en sortir en cet instant, cet instant unique où il posait ses lèvres sur les siennes pour lui donner un tendre baiser.

Psyché qui sentait les lèvres de son aimé revint doucement à la réalité. C'était une sensation bien trop réelle. Oui elle avait déjà fait des rêves similaires et non les sensations n'avaient jamais été si vraies. Cette tendresse, ce touché, son coeur qui s'emballait soudainement comme la première fois où il avait posé ses mains sur elle, lui procurant des caresses et des émotions encore inconnues, tout était là, bel et bien là. Alors la naïve Psyché ouvrit les yeux, n'osant trop y croire mais le souffle lui en manqua en reconnaissant son amour de toujours et dès lors, quelle ne fut pas sa joie! Sa main se leva lentement vers le visage de son ange et vint le caresser, reconnaissant chaque forme, chaque trait fin et délicat. Le visage de l'Amour. Ses doigts s'élancèrent dans les cheveux blonds du Dieu et ses yeux se posèrent dans les siens. Elle sourit et l'embrassa à nouveau, glissant sa main dans la nuque de son amour avant de l'enlacer. Après avoir fait durer l'échange tant convoité, son front se posa contre le sien et les yeux fermés elle profita de leur souffle se mêlant l'un à l'autre.

La déesse remarqua la pluie et la protection que son amant lui offrait à l'aide de son corps et de ses ailes. Un nouveau sourire illumina son visage et une main sur son torse, elle le repoussa avec tendresse, laissant bientôt la pluie s'abattre sur elle. Psyché se redressa et, glissant ses mains dans celles de son époux l'invita à en faire autant. Ses ailes de papillon fragiles disparurent, la pluie risquant de les abîmer à jamais si la fine poudre qu'il y avait dessus venait à disparaître. Là était en effet sa deuxième plus grande faiblesse, après Eros. Aussi fragile qu'un papillon, si quelqu'un venait à souiller ses ailes convoitées, elle ne pourrait plus s'envoler, et resterait au sol à jamais. Le sort lui réserverait encore le pire si son amour venait à la détester ou la quitter. Sans coeur et sans ailes, elle ne pourrait que dépérir, lentement mais sûrement. Mais il n'était pas temps d'y songer. Il était à ses côtés à présent, et tout le reste lui importait peu. Elle alla se lover dans les bras de son Eros avant de lui murmurer quelques mots:

-Rentrons chez nous Eros... Je voudrais revoir notre palais et retrouver ce calme bienheureux qui emplissait autrefois notre coeur de joie. Puissions-nous quitter ce monde oppressant un instant, j'ai besoin de toi et de ton amour. Ce silence a été bien trop long et j'en suis encore malheureuse.

Psyché l'enlaça un peu plus, voulant l'obliger à partir au plus vite. Bien que légèrement capricieuse, ce qu'elle voulait c'était le retrouvé lui et lui seul dans leur paradis perdu. Bientôt elle put sentir l'air frais sur son visage, signe qu'ils avaient pris leur envol. Elle resta néanmoins dans ses bras, et ce même quand il fut au sol. Elle respirait calmement son odeur, jouant avec une mèche de ses cheveux blonds qui étaient détachés. Alors que ce palais plus beau et magnifique que tous les trésors de la terre réunis s'éveillait à la venue du couple immortel, la déesse admirait la beauté de son Cupidon. Elle ne fit pas attention à leurs serviteurs invisibles qui les habillèrent et les parèrent comme c'était le cas jadis ni au buffet qui s'étendit soudainement devant eux, ni encore à la musique divine qui s'étendit dans les airs. Seul lui accaparait toute son attention et elle le laissa les mener à l'endroit qu'il désirait.

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Psyché finit par se réveiller, souriante, dès lors Eros ne put réprimer un sourire à son tour, d'une part parce qu'il l'avait retrouvé, elle était toute proche, à proximité, à ses côtés et plus jamais il n'oserait la lâcher ; d'autre part parce qu'elle était heureuse, cela se lisait dans son regard, sur son sourire, dans ses gestes empreint d'une affreuse tendresse. Cupidon sentait son corps et son cœur renaître doucement au contact de sa belle, lorsque ses doigts fins se heurtaient à sa peau, lorsqu'elle venait lui caresser la joue, lorsque ses mains s'égaraient dans sa chevelure blonde, lorsqu'elle posait tendrement ses lèvres sur les siennes. Eros aurait souhaitait que jamais cet instant ne s'arrête, il aimait sentir l'une des mains de sa chère et tendre filer jusqu'à sa nuque, puis la sentir se coller tout contre son corps. Lentement, toutefois, la belle finit par rompre le baiser, collant son front contre celui de son bien-aimé. Le jeune dieu aimait la sentir ainsi, tout près de lui, à l'abri, en sécurité. Il la protégeait, il saurait prendre soin d'elle, il saurait ne plus la laisser ainsi seule si longtemps. Sans elle il n'était plus rien, comment le dieu de l'Amour pouvait-il prétendre incarner ce sentiment si puissant si lui-même, n'avait plus sa seule force ? Comment pouvait-il répandre un sentiment si doux si lui-même, était sujet à une douleur vive, brûlante, lui transperçant le cœur de part en part ?

Son souffle se mêlait à la déesse, à sa déesse, et il savait en profiter, c'était bien peu de choses en apparence et pourtant, pour lui c'était indescriptible. Il n'avait pas les mots suffisant pour décrire ses sentiments, ses sensations, qu'importe la langue utilisée, il ne parvenait pas à retranscrire la réalité par de simples paroles, rien n'était assez réel à ses yeux pour expliquer cela, c'était au-delà de l'imagination, quelque chose à laquelle très peu de personnes peuvent prétendre. De nouveau, un sourire vint illuminer le visage de Psyché tandis que sa main se posait doucement sur le torse d'Eros, le repoussant doucement pour que la pluie s'abatte sur elle. A ce geste, le jeune dieu ne put cacher son inquiétude, il ne serait rien s'il n'avait plus sa Psyché, alors pourquoi était-elle insouciante à ce point, se laissant engloutir sur la pluie ? Suivant chacun de ses gestes non sans une certaine appréhension, le jeune dieu la vit se redresser, il sentit ses doigts se glisser tendrement entre les siens pour l'inciter, à son tour, à se relever. Obéissant à ses ordres, à ses moindres désirs, à ses pires caprices, Eros ne put que se redresser à son tour sans parvenir à détourner le regard de son visage. Le souhaitait-il seulement ? Elle avait été bien trop longtemps absente pour qu'il n'ait ne serait-ce que l'idée d'observer les alentours un seul instant.

Lentement, la belle fit disparaître ses fragiles ailes de papillon avant de se réfugier de nouveau dans les bras de son amant qui l'accueillit rapidement, refermant doucement ses bras sur ses frêles épaules. Elle voulait paraître si courageuse alors qu'elle était si fragile, Eros se faisait du soucis pour elle, souvent, et ces jours-ci, il n'avait pu faire que cela, d'où le baiser en la revoyant pour la première fois depuis trop longtemps, d'où ces gestes plein de tendresse comme s'il avait peur de la briser, d'où cet amour infini et immortel. Doucement, la voix de la belle lui parvint, le faisant frissonner, l'incitant à la serrer un peu plus encore contre lui. Alors qu'elle lui demandait de rentrer dans le palais où leur histoire avait commencé, déjà, Eros se préparait pour le départ ; à peine avait-elle prononcé ces mots que le dieu souhaitait réaliser sa demande. Alors qu'elle souhaitait s'évader des responsabilités qui venaient tout juste de lui être données, déjà, Eros s'en voulait de lui infliger cela. Elle avait besoin de lui autant qu'il avait besoin d'elle, l'un comme l'autre aurait aimé rester à l'écart de cette guerre, à l'écart du combat qui se profilait, rester l'un et l'autre dans leur palais doré pour une éternité. L'un et l'autre seulement. Au fond, Eros était égoïste, il était vil, car il se moquait presque de ce que pouvait devenir l'humanité tant que sa Psyché se sentait heureuse. Elle était le marionnettiste et finalement, il n'était que le pantin.

La toute dernière phrase de Psyché vint l'achever, le brisant et faisant qu'il se recroquevilla un peu plus sur elle encore. Elle avait été malheureuse, il avait failli à sa mission, celle qu'il s'était lui-même imposée. Alors que le jeune dieu se remettait tout juste de ses paroles, elle l'enlaçait un peu plus. Fermant les yeux, caressant sa peau, Eros déposa un doux baiser sur le front de sa belle avant de déployer ses ailes, glissant l'une de ses mains jusqu'à la taille de sa bien-aimée, le dieu de l'Amour s'envola doucement, murmurant à l'oreille de sa Psyché.

" Pardonne-moi, mon aimée... "

Pendant tout le voyage et même encore après, Psyché resta dans les bras de son ange, et lui ne la lâcha pas des yeux, surveillant le moindre de ses mouvements, faisant en sorte qu'elle ne trébuche pas, qu'elle n'ait aucun mal. C'est à peine s'il se rendit compte qu'ils se trouvaient l'un, comme l'autre, dans le palais. Ce n'est que lorsque l'un de leurs serviteurs invisibles posa un habit chaud sur ses épaules qu'il releva les yeux. Son amour était faible, il l'avait vu ainsi dévoilée sous les gouttelettes d'eau, ruisselant sur son corps, comme lui, elle avait besoin de reprendre des forces. Se redressant, fier, Eros reprit son rôle de maître du palais comme s'il ne l'avait jamais quitté un seul instant.

" Qu'on nous prépare un bain chaud. "

En attendant que cela se fasse, Eros emmena sa belle jusqu'au buffet, prenant place sur un fauteuil luxueux et asseyant sa déesse sur ses genoux, glissant une main jusqu'à l'une de ses hanches tandis que son visage allait se réfugier dans le cou de sa bien-aimée, y déposant plusieurs baisers.

" Reprends quelques forces, mon Amour... "

▪ Lumière ▪ Messages : 7 Date d'inscription : 10/11/2009

Psyché, toujours dans les bras de son Eros ne put être qu'attentive aux paroles que prononça son aimé. La vigueur avec laquelle il donna cet ordre ne put que la faire sourire. Il était tout pour elle et n'oubliant pas qu'elle avait été mortelle, le dieu lui inspirait le plus grand des respect. Aussi était-elle toujours impressionné par cette force charismatique qu'il savait inspiré et qui l'avait déjà à de nombreuses reprises déboussolée. Comme il était fort son Dieu de l'Amour et obéit. Un nouveau sourire étira les lèvres de l'amante de l'Amour et elle vint lui déposer un doux et tendre baiser sur la joue. Elle était si fière de lui et si comblée d'être aux côtés d'un tel homme. Lui si puissant et elle si fragile, voilà qu'elle était dans ses bras et qu'il prenait soin d'elle d'un amour sincère qui n'avait de cesse de la chavirer dans le doux bonheur qu'elle partageait avec lui.

Il avait ordonné un bain chaud, et oui, c'était tout ce qu'elle désirait. Un bon bain dans lequel elle pourrait se calmer de l'absence si longue de son amant et éprouver le plaisir de l'avoir tout contre elle, leur corps s'enlaçant dans une étreinte parfaite.

Puis le Dieu de l'Amour la conduisit au buffet. Les yeux toujours rivés sur son ange elle ne fit que peu attention face à ce qui se trouvait sur la table mais ne put s'empêcher de fermer les yeux face aux odeurs qui enivrait doucement son esprit. Il faut dire qu'elle n'avait pas mangé depuis bien longtemps et son ventre criait famine. Il l'installa sur ses genoux et posa une main sur sa taille avant de blottir sa tête dans son cou si fin et délicat. Cupidon y déposa plusieurs baisers qui la firent frissonner avec douceur. Il était à nouveau à ses côtés, ils allaient pouvoir vivre leur amour éternellement. Dès lors bien peu lui importait le sort des Hommes tant qu'elle était ici avec Eros et pouvait profiter de leur amour.

Sa main s'éleva pour aller prendre la cruche dorée. Elle remplit tout d'abord le verre de son amant du nectar divin si apprécié puis se servit à son tour. Enfin elle commença à manger ce qu'elle désirait et peu à peu son appétit rétréci et elle finit agréablement repus. Une servante vint leur annoncer que le bain était prêt. Alors la naïve Psyché se leva tout en glissant sa mains dans celle d'Eros et elle l'entraîna à sa suite demandant à ce qu'il y ait du vin et des fruits près d'eux. Elle lâcha la main de son aimé, et commença à descendre doucement dans la grande fontaine de marbre à l'eau chaude. Elle descendit la première marche et avec des gestes précis et délicats fit glisser sa robe le long de son corps si sublime. Elle se tourna vers Eros et vint se blottir nue contre lui pour aller l'embrasser le plus tendrement du monde, n'attendant plus que lui à présent.

C'est ainsi que la belle déesse commença à retirer les vêtements de son aimé avec douceur et sous les baisers qu'elle lui imposait, l'entraînant bientôt à sa suite dans l'eau si délicieusement chaude et consolatrice de leur mésaventure. Elle pénétra dans l'eau avec grâce et se tourna pour lui tendre la main un fin sourire aux lèvres:

-Rejoins moi vite mon aimé et oublions cette absence si longue pour nous bercer dans de plus charmants soupirs.

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Assise sur les genoux de son amant, la belle Psyché s'empara d'une des cruches présentes sur la table et versa de l'ambroisie à Eros, suivant bientôt le mouvement à sa propre adresse. Alors que la belle commençait à manger, le jeune dieu s'empara de la coupe et la porta à ses lèvres, se délectant de ce nectar divin. Lorsque la coupe fut vidée, le jeune homme prit quelques aliments parsemés ça et là et les porta gracieusement à sa bouche, mais quelque part, il était bien plus intéressé par les gestes de son amante, par ses réactions et surtout cette capacité qu'elle avait à manger autant sans pour autant grossir un tant soit peut. Les mains du dieu migrèrent légèrement sur le ventre de sa bien aimée et il lui imposa alors quelques caresses, les yeux fermés, le front collé contre son dos. Elle était si belle et lui avait tant manqué... Sans compter cette peur qu'il avait ressenti en ne la voyant pas à son réveil. Son corps, son visage, ses expressions, sa voix, son parfum, tout lui avait manqué. Lorsque la déesse fut calée, le jeune dieu redressa la tête et déposa un baiser entre les omoplates de sa belle. Alors, on vint leur annoncer que le bain était prêt. A ces mots, Psyché se releva et glissa ses mains dans celles d'Eros, qui n'imposa aucune résistance à sa femme, se laissant tout simplement faire, se laissant tout simplement guider à travers le château que l'un, comme l'autre, connaissaient par cœur.

Sur le chemin, la douce Psyché demanda à ce qu'on leur apporte du vin et quelques fruits, à croire qu'elle avait encore faim, ne serait-ce que pour le dessert, mais là encore, Eros la connaissait tellement bien qu'il n'en était point étonné, loin de là. Lorsqu'ils arrivèrent sur place, les mains de la douce se détachèrent lentement de celles de son amant et elle fit quelques pas en direction de la fontaine d'eau chaude. Psyché s'arrêta pourtant bien vite sur la première marche, alors, d'une gestuelle que le dieu ne connaissait que trop bien, avec grâce et volupté, la douce laissa chuter sa robe à ses pieds. Il ne connaissait que trop bien ce mouvement, certes, et pourtant jamais il ne s'en lassait. Lentement, le tissus glissait le long de ses épaules, et une fois la poitrine de la belle découverte, il descendait plus rapidement avant de longer tout aussi délicatement que précédemment la courbes de ses hanches pour finalement, se retrouver au sol. A cette vision, le cœur d'Eros fit un bond et se mit à battre bien plus fort, il se voyait consumé par son propre pouvoir, et il s'en portait plus que bien, pire, celui qu'on nomme Cupidon, s'en voyait ravi. Peu après, sa douce amante se retourna vers lui et la seconde suivante, elle était dans ses bras, nue, vulnérable, fragile... Autant qu'elle avait pu l'être au début de leur relation alors qu'il n'apparaissait que les nuits pour lui prouver qu'il ne pensait qu'à elle, pour lui montrer qu'elle était la seule à obnubiler ses pensées.

Tendrement les lèvres de la douce vinrent se poser sur celles du dieu qui ne put s'empêcher de prendre immédiatement part à un tel baiser. En plus du corps, du visage, des expressions, de la voix, et du parfum de Psyché, il y avait également ses baisers qui lui avaient manqué. Cette marque d'affection si simple, constituant pourtant la base, se voulant tout particulièrement tendre entre ces deux-là. Lorsque Eros sentit les mains de son amante lui retirer ses vêtements, il se contenta d'accentuer un peu plus encore le baiser, se laissant faire sans même chercher à l'aider ; et bien vite à son tour, il se vit mettre à nu. A cet instant le baiser cessa et doucement, la déesse se glissa dans l'eau. Alors que l'eau l'engloutissait lentement, submergeant ses formes gracieuses, elle se retourna vers lui et lui tendit la main doucement. Eros n'attendit pas ses paroles pour se diriger vers elle, mais il ne se saisit de sa main que lorsqu'elle eut fini de parler. L'un et l'autre n'avaient même plus vraiment besoin de paroles pour se comprendre, il était aisé à Eros de comprendre ce que son amante désirait, il lui était aisé de savoir ce qu'elle ressentait, et il en était de même pour elle, peut-être même un peu plus encore, notamment grâce à ses pouvoirs. Il ne demandait lui aussi, qu'à oublier cette absence, cette cruelle rupture dans leur Amour si parfait.

Alors qu'il avançait un peu plus dans l'eau encore, attirant la belle Psyché à sa suite, le vin et les fruits arrivèrent pour combler leurs désirs. Lentement le jeune dieu amena sa déesse jusqu'au bord de la fontaine, là où la nourriture se trouvait. Appuyé contre le marbre froid de la fontaine, Eros amena sa Psyché jusqu'à lui, doucement il l'attira jusqu'à son corps et lorsqu'il la sentit tout contre lui, alors il s'autorisa le calme et le repos. L'un des bras du dieu vint se placer dans le dos de son amante, et de l'autre main, il décrocha une des baies d'une grappe de raisin avant de la porter aux lèvres de son amante, après y avoir déposé un bref baiser cependant. C'est avec un fin sourire aux lèvres que le jeune dieu l'observait, caressant sa joue, profitant des traits de son visage, la dévorant des yeux et étant à son entière écoute, tout prêt à exaucer ses moindres désirs.

" Ce bain est-il à ta convenance, ma Psyché ? N'y a-t-il rien d'autre que je puisse faire pour ton plaisir ? "

» Eros, Dieu de l'Amour